#1 Les voyageurs
Nous sommes les voyageurs et bien évidements, nous voyageons. Pour faire une histoire courte, longtemps avant ma naissance, notre troupe parcourait le continent, installée dans des roulottes de bois tirées par des chevaux ou des bœufs. Aujourd’hui, la plupart d’entre nous ont échangés leurs charrettes par des caravanes, des boites de métal à moteur intégré. Moi je dirais que je suis un marginal. Correction : nous sommes une communauté de marginaux, même si une bonne partie d’entre nous essayent, au risque de leurs vies, de s’intégrer.
Moi et ma mère vivons dans une roulotte, mais attention, une roulotte de cèdre blanc, tirée par deux juments : Noire et Ébène, deux sœurs qui m’ont vu grandir et que je vois vieillir.
Je m’appelle Siméon. Mais vous n’avez pas à vous en rappeler, je me nomme
Siméon mais tous me surnomment Bâtard, ni plus, ni moins, même ma mère, je crois. Ma mère ne me parle pas, elle n’a pas à me parler, je sais ce qu’il faut que je fasse, je sais ce qu’il ne faut pas et elle le sait. Aussi j’ai 15 ans et je suis un bâtard. Mon âge n’est pas autant important que mon rang dans la troupe. Ici je fais les bases besognes, mon avis a moins d’importance que celui d’un bambin. Certains admettent bien que je suis le fils de ma mère qui elle est la chef, la doyenne, mais ils admettent aussi que mon père était un moins que rien, un simple commun et cela, fait toute la différence.
Siméon mais tous me surnomment Bâtard, ni plus, ni moins, même ma mère, je crois. Ma mère ne me parle pas, elle n’a pas à me parler, je sais ce qu’il faut que je fasse, je sais ce qu’il ne faut pas et elle le sait. Aussi j’ai 15 ans et je suis un bâtard. Mon âge n’est pas autant important que mon rang dans la troupe. Ici je fais les bases besognes, mon avis a moins d’importance que celui d’un bambin. Certains admettent bien que je suis le fils de ma mère qui elle est la chef, la doyenne, mais ils admettent aussi que mon père était un moins que rien, un simple commun et cela, fait toute la différence.
La grande Mellia arriva près du feu et le saupoudra d’une poudre jaune qui raviva les flammes et leur donnèrent une teinte bleue. Elle vit s’avancer un jouvenceau apportant un chaudron débordant et le déposer dans le brasier qui reprenait peu a peu sa couleur originelle.
-Qu’est-ce que tu fais là? Lui demanda-t-elle.
Celui-ci répondit en pointant du menton la marmite où reposait un lourd liquide foncé. La dame hocha la tête et s’en retourna. Siméon s’assit alors et attisa le feu sous le chaudron pour qu’il puisse bouillir plus rapidement. Il déposa sa branche, son tisonnier, et sortit de sa poche une pierre blanche qui reflétait la lumière de la lune. Il s’amusa un moment avec avant de la regarder intensément.
-Hé Bâtard. C’est pourquoi tu cuisine?
Siméon glissa rapidement sa petite roche dans sa veste et se releva d’un bond. Il scruta du regard l’adolescente qui se tenait devant lui et se passa la main dans es cheveux.
-Pour la fête demain, c’est pour le banquet, dit-il
-Ah, c’Est vrai. En passant, on va offrir quoi à la lune demain?
-...Je ne sais pas...
La jeune fille leva les yeux au ciel et s’accroupit par terre. Siméon se rassit et commença à brasser le liquide de plus en plus consistant qui bouillait déjà à gros bouillon. Un bruit le fit détourner et il vit les chasseurs revenir, trainant derrière eux une lourde carcasse grise. Un ours à coup sur. Des cris de satisfaction résonnèrent dans la petite clairière tandis que les femmes et les quelques rares enfants courraient admirer le trésor sanglant. Mellia s’approcha alors de son pas digne et fière, tous les regards étaient rivés sur elle et elle y prenait apparemment plaisir. De sa main blanche elle caressa la tête de la bête et porta ses lèvres sur sa truffe encore chaude et humide. Prise d’une soudaine intuition, elle se leva et décréta de sa forte voix :<< Cet ours sera l’offrande de demain pour notre lune! >> À l’unisson tous les membres de la troupe commencèrent à applaudir et à siffler comme approuver, de cette chanson lugubre, les paroles de leur doyenne.
Siméon se contenta de retirer sa marmite du feu et de la poser à sa droite. Il prit la louche qu’il avait accroché à sa ceinture, fit deux ou trois tour dans le chaudron avec et l’a retira, plein et fumante. La main de Jennifer, l’adolescente, agrippa celle du batârd et dirigea la grande cuillère jusqu’à sa bouche où elle bût avidement. Siméon retira brusquement son ustensile et, signifiant d’un claquement de langue son mécontentement, y but les dernières gouttes brulantes avant de redéposer la louche dans la marmite.
-Pourquoi tu n’as pas demandé à ta mère l’offrande que nous allo donner?
-Elle ne le savait pas, dit Siméon en un haussement d’épaules.
-Bien sur que oui, elle sait tout! S’indigna Jennifer en serran les points tellement que ses jointures en blanchirent.
Siméon se leva impassiblement et, emportant le lourd chaudron avec lui, marcha jusqu’à sa roulotte. L’adolescente le rejoignit en trois bonds et le retint par la manche.
-Tu n’es qu’un bâtard alors même si Mellia est ta mère tu dois avant tout la reconnaitre comme ton chef!
Le dit bâtard d’éloigna avec vélocité de Jennifer et lui montra ses dents en émettant un grognement sourd avant de refermer bruyamment la porte derrière lui. Jennifer tapa rageusement du pied et s’en alla vers le grizzli mort, autour duquel la fête battait son plein.